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  • Photo du rédacteurGuy Adrian

Les Boutons de Guêtres

Nous avons en France, depuis des siècles une certitude bien ancrée : celle d'être très malins, de tout savoir et de toujours nous en tirer en cas de difficultés, mais de là à être prêts face à un virus inconnu baptisé COVIS 19...

Il y a trois semaines, notre Président a proclamé : "Nous sommes en guerre !". très bien, allons au combat. Avec quelles armes ? Rien ou presque, puisqu'on manque de tout : gel hydro-alcoolique, masques, tests PCR, tenues de protection, respirateurs, médicaments, lits de réanimation et personnel. Restent les bonnes volontés, la compétence et l'efficacité des soignants de tous niveaux qui se plaignent évidemment dans les médias de ces pénuries et du manque de moyens des hôpitaux français.


Puisque "Guerre" il y a, remontons le cours de l'histoire et ça n'est pas rassurant, car à chaque guerre notre pays est pris au dépourvu, mal préparé, alors que les dirigeants affirment avec imprudence : "Nous sommes prêts, grâce à nous on va gagner !".


*Remontons vers 1869, sous le régime de Napoléon III, empereur des Français. Son ministre de la Guerre, le Maréchal Edmond Leboeuf affirmait : "Nous sommes prêts et archi-prêts. La guerre (contre l'Allemagne) dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à l'uniforme de nos soldats !". Six mois plus tard l'empereur abdiquait, les troupes allemandes étaient dans Paris et on avait perdu l'Alsace et Lorraine.

*Guerre de 1914-18 : nos soldats étaient équipés de vieux fusils vêtus d'uniformes bleus et rouges offrant de belles cibles aux tireurs allemands. Nos troupes furent bousculées jusqu'à 50 km de Paris, la débâcle s'arrêta sur la Marne grâce aux troupes amenées en renfort par les taxis parisiens.

*Deuxième guerre 1939-45 : instruits par l'expérience, on avait construit à la frontière allemande des belles fortifications : la ligne Maginot, mais on n'avait pas de chars, ni d'avions et nos soldats étaient mal équipés. J'ai en mémoire la photo de mon papa prêt à partir au front en mai 1940, vêtu d'un grand manteau bien lourd, calot à deux pointes sur la tête, bandes molletières et chaussures à clous (comme en 1918, mais de couleur kaki au lieu du bleu-horizon). vieux fusil à l'épaule, sac au dos, plus musettes, bidons, masques à gaz, cartouchières, 40 kg de "barda" au minimum. Il sifflotait sûrement les succès du jour : "Prosper Youp la Boom" de Maurice Chevalier ou "Félicie aussi" de Fernandel. après 15 jours, encerclé avec ses copains par les panzers, papa fut prisonnier, décoré d'un KG sur son dos et envoyé dans un camp en Prusse orientale. Heureusement, il en est revenu puisque je tiens ici la plume.


Alors mes amis, vous comprendrez que je me méfie un peu quand on me dit : "Nous sommes en Guerre !". une guerre, ça se gagne avec des armes efficaces, même si elles ne sont pas conventionnelles comme cette fameuse hydroxychloroquine, l'antiviral du Professeur Raoult, notre "Savant de Marseille" (désolé, je ne peux m'empêcher d'écrire des jeux-de-mots débiles). Ce professeur aux allures de rockstar des sixties est un microbiologiste très sérieux, un de nos meilleurs scientifiques, doublé d'un humaniste remarquable. Lisez-donc son livre : Arrêtons d'avoir peur (J'ai lu, 2016), tout y est, même s'il affirmait qu'une vraie pandémie était peu probable dans le futur proche.


Quatre semaines après l'annonce de son traitement précoce de l'infection au Covid, on se bagarre toujours avec un défilé dans les médias de sommités médicales qui piaillent que les essais de Didier Raoult ne valent rien, parce qu'il n'a pas traité ses patients en "double aveugle" selon les règles et qu'il faut refaire des vrais essais cliniques en utilisant les normes en vigueur. D'autres sommités ont lancé une pétition appuyée par 400 000 signatures pour demander l'utilisation immédiate de l'hydrochloroquine associée à l'antibiotique azithromycine, dès l'apparition des symptômes de l'infection.

Officiellement, l'hydrochloroquine (H.C.Q.) sous le nom de Plaquénil fait partie de l'essai européen "Discovery" qui teste 4 antiviraux sur 3200 patients en Europe, selon les protocoles standards. Résultats dans quelques mois... Rappel : au 7 avril nous avons en France 11 000 morts dont 3000 en EHPAD. Dans 3 mois, on ne aura combien ? pendant ce temps le Pr. Raoult applique son protocole à Marseille dans l'Institut qu'il dirige avec dépistage organisé, tests PCR, traitement des malades avec de bons résultats, semble-t-il.


Dans le reste du monde, on s'arrache cette H.C.Q. C'est la même foire d'empoigne que pour les masques vendus au plus offrant, pas de cadeaux. au Maroc, une usine SANOFI (n°1 de la pharmacie en France) produisant la chloroquine a été nationalisée par le roi. L'usine hongroise de même SANOFI tourne 24h/24, 7 jours/7 pour fabriquer l'H.C.Q., mais est-ce que le très autoritaire dirigeant hongrois Victor Orban ne va pas mettre l'embargo sur cette H.C.Q. et la contrôler ? heureusement, SANOFI annonce avoir déjà réservé 300 000 doses pour la France... On se moque là, car pour arrêter l'épidémie en France, il faut protéger ou guérir au moins 50% de la population, disons 30 millions. Là, on a carrément un problème et c'est pas Houston qui va la résoudre !


Vous comprenez maintenant que si on veut soigner plus que quelques milliers de français, il vaut mieux s'y mettre sans tarder. On se bouge puisque c'est la guerre ! Pour les coûts et les prix, le Président a dit qu'on verra plus tard. Notez que le prix du Plaquénil déjà prescrit pour la polyarthrite et le lupus est de 5,29€ (remboursé à 65%).

Voilà pour l'H.C.Q. = Plaquénil. Ça n'est pas tout, car on teste dans l'essai "Discovery" 3 autres antiviraux : dont le "kaletra", association de 2 antiviraux utilisés pour le traitement du SIDA. Il s'agit de "lopinavir" plus "ritonavir". il y a un autre essai avec kaletra, associé au bêta-interferon destiné à activer le système immunitaire, et un dernier essai sur un antiviral pour EBOLA : "remdesivir" (Labo Gilead).

Pour ce protocole très officiel Discovery, les résultats sont prévus dans quelques mois, sûrement après la bataille que nous aurons déjà gagnée, comme les Chinois, puisque nous sonnes confinées. Sauf que nous n'avons pas le bon Tonton Xi, "Xi dada", surnom de l'omniprésent président Chinois, pour gagner cette guerre. A la place, nous avons des gentils énarques même pas capables de commander les masques en Chine et de les ramener avant que les vilains américains ne leurs piquent sous le nez.

Revenons aux produits anti-viraux, en particulier ce RITONAVIR présent dans le kaletra. Il se trouve que votre serviteur au sein d'une merveilleuse équipe a produits en 1995-96 ce composé, premier antiviral efficace (inhibiteur des protéases) contre le mortel VIH du Sida responsable de millions de décès. Nous avons cette année là travaillé comme des damnés pour produire les 3 premiers lots industriels de validation, au total une tonne en 17 stades de synthèse. Si ce produit devait être utilisé à grande échelle dans les 185 pays touchés par la pandémie, vous imaginez le nombre et la taille des usines pour la produire ? Ça serait la même chose, en pire, pour le dernier, ce REMDESIVIR. Quant au coût par patient, je dirais 10€ de traitement pour l'H.C.Q., 500 le kaletra et 5000 le remdesivir. Oui, la santé n'a pas de prix, mais quand même. Je me garderai bien d'insinuer que "certains auraient intérêt" de proposer un produit nouveau à 5000€ plutôt qu'une Hydrochloroquine vieille de 70 ans à 10€...


Restent les vaccins. Les pays asiatiques en 2003 avaient travaillé sur le SRAS, premier coronavirus chinois, qui lui, venait de la viande de civette, au lieu du pangolin. Quelle drôle d'idée de manger crues ces viandes bizarres ! Remarquez, nous mangeons bien des grenouilles et des escargots. Oui, mais cuits, donc les virus présents sont détruits. en ces temps de misères, cuisez tout à fond, mes amis !


Revenons au Covid 19, les essais de vaccins ont commencé classiques, avec virus mort ou atténué et sur des séquences du génome viral ; au moins 50 équipes y travaillent dans le monde. De l'avis des spécialistes de l'Institut Pasteur et de Bio-Mérieux, dans 2 ans on pourra vacciner tout le monde. Enfin, si ça présente encore un intérêt parce que d'ici-là, on aura eu en plus Covid 20, 21 et d'autres mutants de coronavirus.


Pour l'instant on a Covid 19, le grand voyageur parti de Chine et arrivé dans 185 pays, un record. Confinons, puisqu'on ne sait rien faire d'autre. Moi, déjà au bout de 3 semaines, je n'en peux plus, je ne sors que pour trouver à manger, comme un rat. Je n'ai plus de peau sur les mains, à force de les frotter, la première semaine, j'ai eu une crise d'angoisse : plus de savon ni de liquide vaisselle dans mon supermarché. Heureusement, j'ai eu la bonne idée de regarder sous l'étagère du bas, il restait un flacon coincé au fond. Je l'ai récupéré à plat ventre. Je n'aurais jamais pensé avoir autant de plaisir avec du liquide vaisselle. C'est bien de revenir à des valeurs essentielles. En début de 4ème semaine, je parle à mes tableaux sur les murs. Ce matin, j'ai supplié ma voisine retraitée confinée qui possède une machine à coudre de me faire un masque. Mais elle m'a ri au nez, elle avait une série Netflix à regarder, de la cuisine à faire ; elle peut au moins parler à son chien et je sais qu'elle a un gros stock de Lexomil. Moi, j'ai rien ! De dépit, j'ai découpé un pull à col roulé, je suspend ce col à mes branches de lunettes et ça va bien. J'ai l'air d'un Ninja. C'est Covid-Ninja... Banzaï !



Au secours Didier ! Mon Dieu, faites que son hydrochloroquine fonctionne et qu'il nous sauve de ce maudit virus si dangereux, surtout pour un vieil homme comme moi qui ne sera même pas intubé. J'aurai 8 chances sur 10 d'y passer, c'est pas juste !


Une lueur d'espoir m'illumine, ma télé me montre notre Président dans un beau costume avec un masque sur le nez, à Marseille, en pleine discussion avec le Pr. Raoult c'est plus qu'un heureux présage, je sens qu'on va s'en sortir. Je tiendrai, comme mes ancêtres à Verdun !


P.S. : Ma longue absence était due à la rédaction et la publication de 2 ouvrages : Nous sommes partout qui parle de la France en 2040, c'est très chaud ! Juste après, un roman d'aventures : Les Venus de Guinée qui se passe en Afrique. Précipitez-vous, ils existent en versions numérique et papier.


A bientôt !

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