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  • Photo du rédacteurGuy Adrian

Votre microbiote et vous - Partie I


Partie I : Etat des lieux !

Jusqu'à fin 2015, mon alimentation et ma digestion ne me causaient vraiment aucun souci : un "long fleuve tranquille". Dans la journée, j'engloutissais mes pizzas, hamburgers-frites et kebabs arrosés selon l'humeur de vin, bière ou soda-colas, le matin, je trempais mes tartines largement beurrées dans mon café. Le temps de regarder les infos télés et d'expulser quelques pets vigoureux, un passage rapide aux toilettes, fini, j'oubliais ces petites contingences. Aucun problème, sauf pendant les vacances avec au programme soleil et mers chaudes, plus buffets pleins d'appétissants hors-d'oeuvre et de succulentes brochettes. Résultats : deux jours après l'arrivée, une bonne "tourista" s'annonçait. Là, il fallait gérer : imodium, riz, carotte, cola et... toilettes publiques. Tunisie, Maroc, c'est moche, Antilles, Ile Maurice, c'est mieux ! Le nec-plus ultra, c'est la tourista thaïlandaise : riz et bananes, partout des toilettes ultra propres. De retour au travail, on me trouvait bronzé évidemment, mais surtout minci et ça, c'était plutôt bien ! Donc, je me remettais à mon régime favori, sans écouter les critiques émises par ma compagne sur cette malbouffe qui mettait ma santé en péril. J'avais beau jeu de lui faire remarquer que pour elle, les seuls effets de ses chipotages sur les calories avec ses éternels régimes étaient de la rendre grincheuse et constipée en permanence !

Question : pourquoi chez les constipés, 4 sur 5 sont-ils de sexe féminins? Et, globalement, pourquoi la moitié des femmes occidentales souffrent-elles de constipation chronique ? Si vous avez un doute, chers Lecteurs, allez sur les forums d'Internet dédiés à ce sujet et vérifiez ! D'ailleurs, les pubs télé sont bien ciblées : elles montrent une belle jeune femme, hélas un peu ballonnée et grimaçante qui se tient le ventre. Une pilule de Bidulax le soir et hop, le matin suivant elle est redevenue légère comme le joli papillon qui vole à côté d'elle. Pour mieux vous faire comprendre, cette pub montre avec des flèches le trajet de la bouche vers l'estomac, puis l'intestin. L'évacuation finale est suggérée, mais pas question de montrer l'étron de la jeune dame flottant dans la cuvette ! Après ça, on a une petite pub sur des nouvelles serviettes hygièniques plus absorbantes. Et hop, à table pour déguster mon hamburger ou mon cordon bleu, ma copine, elle, sa salade arrosée de jus de citron et son yaourt au lait de chèvre enrichi de probiotiques bons pour le transit intestinal. Il n'empêche qu'elle va encore passer inutilement une heure dans les toilettes avec son smartphone. Là, il y a sûrement un business à développer avec des applis dédiées appelées "Jeux de trône", par exemple. En tout cas, les ventes de Marie-Claire et Elle ont dû baisser sérieusement. Mes compagnes "d'avant" s'enfermaient dans les lieux avec ces magazines, à défaut d'être soulagées, à la sortie, elles avaient en tête plein d'idées de décoration et de recettes de cuisine. "Celles d'avant" étaient déjà toutes aussi constipées, avec des records de 10, voire 15 jours sans aucune production. (On est proclamé médicalement constipé à moins de 3 défécations par semaine.) L'une d'entre-elle, en 10 ans de vie commune n'avait jamais émis le moindre pet, rien, on croit rêver !

Alors, d'où vient ce phénomène ? Quelle est son explication scientifique? On nous a seriné que "les femmes venaient de Vénus et ne savaient pas lire les cartes routières...", j'ajouterais : "et qu'elles ont des problèmes de transit". Ces derniers seraient dûs aux hormones, soi-disant ! De nos jours, avec Google Map et les GPS, elles se fichent des cartes routières, mais pas du transit intestinal. D'après les spécialistes, ce ne sont pas les hormones comme la progestérone qui sont en cause, c'est le stress et l'imprégnation mentale liée à la saleté, au bruit et à l'odeur de l'évacuation. Elles en sont traumatisées au point de se bloquer la sortie. Depuis l'époque victorienne, la défécation et même les paroles sur ce sujet sont taboues, et ça dure encore... Alors que les Romains chiaient en société, que les courtisans à Versailles se soulageaient derrière les portes et que Louis XIV trônait sur sa chaise percée. Au 19ème siècle, on posait encore culotte en pleine rue ! Il y a quelques années, lors d'un voyage d'affaire à New-Delhi, capitale de l'Inde, j'ai vu sur l'immense parking de la gare routière une centaine d'hommes accroupis en train d'évacuer. Mon chauffeur de taxi m'a dit : "Pas de toilettes". Je lui ai demandé : "Et les femmes, elles font comment ?". Je n'ai pas eu de réponse. Il est clair que l'on a bien un problème lié aux usages, aux moeurs et à la pudeur des femmes. Nous reprendrons ces intéressantes questions liées au "genre" plus tard.

En 2016, des bouleversements ont changés ma vie : tout a commencé avec le livre d'une petite docteure allemande qui a eu un succès foudroyant : Le charme discret de l'intestin par Giulia Enders. Séduit par la fraîcheur du style de cette jeune femme et par la nouveauté du sujet, je me suis plongé dans l'étude de notre système digestif et en particulier de l'intestin. Je n'aurais pas dû ! Avant, j'étais un "roseau pensant" muni d'un tube digestif presque muet, mais j'avais une vie douce et insouciante. Maintenant, je suis devenu un "Boyau pensant", et je suis mal, très mal !

Je vous raconterai pourquoi bientôt !

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