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  • Photo du rédacteurGuy Adrian

De Profondis Morpionibus


Hier, à ma salle de fitness, en fin d'entraînement, je papotais avec trois couples d'amis, et innocemment, je leur avais demandé comment s'était passé le trimestre scolaire de leurs jeunes enfants. Pour les uns, ç'avait été une invasion de poux (phtirosptera, vit sur la tête, dans les cheveux) très résistants pour les autres, une épidémie de gale très très moche. Je m'étais dit que dans pas tard on allait me parler de peste bubonique, mais pour ne pas les affoler, je lançais, histoire de les dérider : "Et vos ados, pas de morpions (phtirus pubis, colonise les poils du pubis et des aisselles) pour eux ?".

A voir ces yeux écarquillés, je compris que les poux de pubis leurs étaient inconnus. C'est vrai que la dernière fois que j'en avais vu, c'était il y a quarante ans ! Je me souvenais juste de publicités dans les années 80 pour des petites bombes insecticides destinées à éradiquer ces bestioles qui obligeaient leurs hôtes à se gratter furieusement l'entrejambe.

Pourtant ces morpions étaient légions : la chanson de Carabin (le titre), disait "Dix mille poux livrèrent bataille à un nombre égal de morpions". Je pense que les auteurs de ce texte que j'avais braillé tant de fois, après absorption de multiples multiples chopes de bière, avaient choisi ce chiffre en souvenir de Xénophon et ses dix mille soldats grecs. Alors, si le Morpion, a disparu, quel est le cataclysme qui l'a fait périr ? Un insecticide foudroyant ? Des perturbateurs endocriniens ? Le réchauffement climatique ? Pas du tout ! C'est la disparition de leur habitat ! Exactement comme pour les Orang-outans de Bornéo qui disparaissent parce qu'on détruit leurs belles forêt vierges pour y planter des palmiers à huile de palme destinés à faire du savon et des dégoutantes pâtes à la noisette juste bonnes à "enjoliver" de cellulite les fesses de nos compagnes !

Depuis dix ans, en effet, celles-ci défrichent leurs zones pubiennes, signant l'arrêt de mort de ces pauvres petits morpions, qui, comme les singes de Bornéo s'accrochant aux arbres, se nichaient, eux, dans les jolis poils frisées !

"L'origine du Monde" est glabre de nos jours, rasée, épilée à la cire (ça fait très mal) ou à la crème (ça pue et ça pique), ou en version high-tech, bombardée au laser (pas efficace et très cher). finis les petits triangles coquins et les "tickets de métro" ! Plus rien ! En même temps, ce que l'on voit beaucoup mieux, après ce débrouissaillage total, c'est le centre de toutes les attentions : le clitoris, provisoirement caché sous son capuchon. Sans lui, rien, avec lui, 90% d'orgasmes garantis. Partenaires, soyez attentifs et délicats, pas d'excuses, puisque maintenant vous voyez ce que vous faites !

Terminées les pénétrations vulgaires et brutales qui, au mieux, n'excitaient que la partie interne du clitoris, via le soi-disant Point G. C'était long, inefficace et pénible. Laissez-tomber ! Mais pensez quand même à bien vous échauffer les vertèbres cervicales, sinon foncez vers votre supermarché XXX où vous trouverez une variété inouïe d'engins vibratoires, du canard au lapin, plus des systèmes multifonctions, des bizarres bien tordus ou des énormes !

Les vendeuses sont de bon conseil et fort aimables. Le point critique reste les piles, toujours faiblardes quand on en a besoin ! Préférez les modèles à batterie et il serait d'ailleurs astucieux que les fabricants prévoient la recharge à distance via des boucles d'induction. Il faut quand même progresser, sachant que le premier objet à avoir été muni d'un moteur électrique a été le vibromasseur en 1890. Le premier gode en os, lui, âgé de 28 000 ans, on peut donc bien dire que les occupations humaines essentielles n'ont pas variées depuis Cro-Magnon !

Reste le triste sort de ces pauvres morpions : l'espèce est en péril et tout le monde s'en fout ! Même Brigitte Bardot n'en parle pas ! On n'arrête pas de nous montrer des ours blancs seuls et tristes sur leur bout de banquise en train de fondre, jamais des petits morpions agonisants sur leurs poils fauchés !


Je leur dédie le couplet dix-sept de la chanson :

"Et parfois par les soirs de brume,

Quand sur la terre se lève la lune,

On voit les âmes des morpions

Voltiger sur les poils du c.. !"

De profondis...

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