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  • Photo du rédacteurGuy Adrian

Le Vert est-il de gauche ?


Le parti écologiste Europe Ecologie-Les Verts (E.E.L.V.) a réalisé l'excellent score de 13,5% aux élections européennes. Aussitôt, les médias et les commentateurs politiques ont proclamé qu'E.E.L.V. est le premier parti de gauche en France. Ah bon ?

En fait, ce sont des milliers d'électeurs déçus des partis et désireux de protéger l'environnement qui se sont exprimés là, de façon politique. Parmi eux, un quart de jeunes de 18 à 34 ans, très peu conscients de l'historique de ce parti au discours "écolo-baba-bobo" du temps de Mesdames Dufflot et Cosse. Pour le militant "Vert" historique, le problème était clair : les patrons sont des salauds profiteurs et pollueurs, les riches consomment abusivement, polluent sans vergogne et roulent en grosses bagnoles. Le prolétaire écolo vertueux, lui, se déplace en mode doux, consomme peu, trie et recycle. Ça change : le nouveau leader d'E.E.L.V., Yannick Jadot, est un militant venu de Greenpeace qui se dit en faveur d'une écologie dépolitisée et de l'économie de marché.

Les discours simplistes où l'on oppose écolos vertueux et salauds pollueurs visent aussi à dénoncer les coupables du désastres écologiques entamé il y a un demi-siècle, et à présent arrivé à un point critique. Une chose est sûre : les vrais bousilleurs de l'environnement, les saboteurs du climat, c'est ceux d'avant, oui, les VIEUX, de gauche comme de droite, et ce sont les jeunes qui le disent. Le journal Aujourd'hui/Le Parisien titre le 28 mai en page 3 : "Le climat, les Vieux s'en foutent". C'est clair, non ?

Selon Chahinez, jeune élève de terminal, les Vieux seraient "en mode après moi le déluge". Comme toutes ses copines interviewées, sa prise de conscience écolo est récente et date des manifs initiées par la petite activiste Greta Thunberg, dénonciatrice de l'inaction climatique. Chahinez est aussi devenue végétarienne depuis 6 mois, après avoir vu les vidéos sur la vie et la mort des animaux d'élevage qu'elle a partagé sur Instagram. Pour elle et ses copines, les responsables de leur mal-être actuel et futur, ce sont ces bons vieux "baby-boomers" qui se sont gavés et ont ravagé notre belle planète.

Je me souviens des années cinquante : petit garçon, j'habitais la banlieue de Nancy, alors assez peu urbanisée. Il y avait beaucoup de jardins et champs, fleuris l'été, avec des myriades d'insectes et d'oiseaux, les vols d'hirondelles striaient le ciel, je n'en vois plus à présent. On mangeait des produits simples et sains achetés chez les commerçants locaux. Pour les loisirs, pas de télé, au programme la radio et la lecture. Pas de bagnoles, nous les gosses jouions dans la rue sans être dérangés. A part les fumées d'usines et de chauffages, l'air était pur, l'eau aussi : je pêchais dans la Meurthe aux eaux claires les petits goujons qui frétillaient sur mes pieds, les libellules et martin-pêcheurs volaient autour de moi.

Tout s'est dégradé dans les années 60 avec l'hyper-consommation dirigée par les profiteurs en tout genre, soutenue par les politiciens avec l'approbation inconsciente de nos cerveaux déficients. On a voulu tout, tout de suite et en jouir sans entraves. Voici quelques exemples des horreurs commises en ces temps :

- Consommation effrénée d'équipements, de nourritures et de vêtements.

- Habitat urbain envahissant : tours, barres d'immeubles sans espaces verts.

- Immeubles non isolés très consommateurs d'énergie.

- Dégradation de l'environnement : autoroute, parkings, centres commerciaux.

- Déforestation massive.

- Cultures mécanisées avec utilisation effrénée de pesticides.

- Pollution définitive des sols par nitrates et herbicides.

- Généralisation de la mal-bouffe avec maladies associées.

- Tourisme de masse avec dégradation de l'environnement : ports et marinas, stations de ski.

- Consommation excessive d'alcool et de substances néfastes : tabac, drogues.

- Consommation abusive de médicaments : antibiotiques et psychotropes...

Ça continue, et cette liste n'est, hélas, pas exhaustive. Inutile de pleurer sur le lait renversé, mais on se doit de corriger et réparer là où c'est encore possible. Reste une question : doit-on punir sévèrement les vieux profiteurs coupables de toutes ces vilenies ? Faut-il organiser des séances publiques d'autocritique et dénoncer les pires individus ? Non, car il se prétendront encore, comme Fabius dans l'affaire du sang contaminé : "Responsables, mais pas coupables.".

Pour la punition finale, on a déjà ce qu'il fut : les EHPAD. On y entre à 80 ans pour 2 années de séjour, on y avale 10 médicaments minimum et 5 euros maximum de nourriture par jour. On y a droit à 2 couches et 5 minutes de toilette par jour plus 1 douche par mois, mais aussi à 8 heures de télé sur Antenne 2 par jour, avachi dans un fauteuil roulant devant le poste. Le tout pour 3 à 4000 euros par mois. A cette perspective, les chers Vieux pollueurs futurs ZEK de ces petits goulags bien français ne vont plus rigoler.

Mais certains de ces farceurs, plus malins ou débrouillards vont vouloir couper au juste châtiment, parmi-eux beaucoup de flemmards de la pire espèce. Lorsque je téléphone à ces braves gens, je pose une innocente question : "Qu'est-ce que tu fais en ce moment ?". En général, leur réponse est RIEN, et c'est valable pour les jours suivants.

Fini, tout ça ! Petits travaux forcés pour tous, voilà la solution : on vient d'annoncer que certains bâtiments publics tels que Postes, Perceptions, Tribunaux et Hôpitaux désaffectés dans les villes et les villages vont être transformés en maison de retraite. En effet, les 7000 EHPAD ne suffisent pas, les vieux baby-boomers étant sans cesse plus nombreux. Une fois les travaux effectués, incluant panneaux photovoltaïques et chauffe-eaux solaires, les résidents âgés y seront mis à contribution collectivement : entretien, ménage, courses, cuisine et aussi contribuer à la sauvegarde de l'environnement : trier, recycler, préparer du compost, jardiner, élever des volailles et du petit bétail. Surtout, il devront réapprendre à vivre en communauté et à se rendre utile : garde d'enfants, soutien scolaire, bref donner un sens à leurs vies, au lieu de s'abrutir devant la télé, à faire des mots fléchés et picoler pour ces messieurs ou se shooter au Lexomil pour ces dames. Du lien social, voilà un futur moins désastreux. Pas question de s'en foutre royalement et de dire : "On verra bien !". Non, c'est tout vu, finie l'inaction, tout le monde participe.

Pour la toute-fin de ces résidents, au lieu d'un enterrement ou d'une incinération qui libère encore du gaz carbonique et pollue, il sera vivement conseillé de transformer le défunt en enterrant son corps dans la nature, en pleine terre. Ce recyclage est très tendance aux USA : au bout de six mois on obtiendra du compost qui pourra être utilisé dans les champs ou les jardinières sur les balcons pour y faire pousser des géraniums, ou pourquoi pas des fraisiers ? Quel plaisir pour des petits-enfants que de savourer "les fraises de Papy" bien sucrées et juteuses ! Inutile alors d'ajouter : "Au moins le vieux salopard aura servi à quelque chose.".

Ni droite, ni gauche, tout se transforme, rien n'est perdu ! A bientôt, chers écolos, tenez-bon

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